samedi 14 février 2015

Coup d’œil sur: M&G

Le club V2 du 6 février a été l'occasion de rencontrer et de découvrir des groupes locaux, des talents parfois peu connus mais néanmoins intéressants. Notre attention se tourne cette fois-ci sur M&G, un duo pour le moins surprenant, qui mêle la pop à l'électro et au chant arabe. Hanane Habib et Robin Hude ont répondu à quelques questions, dans une atmosphère détendue et chaleureuse.




Que signifie ce nom de groupe énigmatique ?

Hanane : Attention, c’est toujours dangereux de poser ce genre de question …

Robin : A la base c’est une vague retranscription étymologique de nos prénoms ; Hanane en arabe qui donnait Miséricorde et Robin qui voulait vaguement dire Gloire. Entre le M et le G il y a donc une esperluette. Voilà, j’espère que des gens auront appris grâce à nous ce qu’est une esperluette.

Comment vous-êtes vous rencontrés ?

Robin : Pour commencer, on est un couple avant d’être partenaires de scène. On s’est mis à la musique ensemble un peu par hasard ; j’en faisais déjà depuis tout petit et Hanane s’est mis un jour au chant. On a commencé à écrire une chanson, comme ça, pour rigoler. Puis une deuxième et une troisième. Alors on s’est dit, pourquoi ne pas essayer d’en faire quelque chose ? On est partenaire de crime à la scène, comme à la ville.

Hanane : Je cherchais un micro, parce que je prenais des cours de chant avec une prof qui voulait justement m’apprendre à chanter avec. Il se trouve que dans le garage des parents de Robin il y en avait un, parce qu’il avait déjà composé des chansons tout seul auparavant.

Robin : Du coup on s’est retrouvé avec la guitare, le micro et la table de mixage à la maison. C’est comme ça que c’est parti.

Du coup, comment se passe votre collaboration ? Vous rédigez vos textes ensemble ?

Hanane : En anglais c’est Robin et en arabe c’est moi mais dans l’ensemble en ce qui concerne la composition, c’est plus lui qui s’en charge, je n’ai jamais fait de solfège contrairement à lui. On trouve toujours les mélodies ensemble par contre.

Robin : On conçoit à peu près tout à deux. Parfois Hanane commence quelque chose, elle a une mélodie, puis moi je la reprends derrière… On se divise la partie linguistique, l’arabe étant la langue maternelle d’Hanane et l’anglais la mienne.

Comment avez-vous rencontrés la musique, quel est votre parcours ?

Hanane : Le chant ça ne laisse pas vraiment le choix, j’ai été prise toute petite, j’ai toujours adoré chanter. Je n’ai pas eu l’occasion de vraiment m’y consacrer, ce n’est que maintenant aux alentours de la trentaine que je le fait pleinement.

Robin : Je fais de la guitare et de la composition depuis que je suis tout petit. En fait j’ai écrit beaucoup de chansons durant mon adolescence, j’étais très prolifique- peut-être une centaine, quelque chose comme ça. Puis je me suis arrêté pendant une dizaine d’année, jusqu’à qu’on reprenne ensemble avec Hanane et que je fasse émerger de vieux textes… Certains sont très mauvais d’ailleurs !

Hanane : Fausse modestie !

Robin : Je savais qu’un jour ça reviendrait. Je disais à Hanane « Un jour je te plaquerai pour refaire de la musique », et en fait j’ai pas eu besoin de ça parce que le déclic nous est venu ensemble.

Votre création est assez atypique sur la scène française, ce mélange des genres et des langues est assez novateur…

Robin : On a pas mal de retour sur le net, via soundcloud par exemple. Et même des commentaires qui viennent d’Egypte ou des Etat-Unis !

Avez-vous justement des ambitions à l’étranger ?

Hanane : On espère déjà réussir en France !

Robin : Mais c’est vrai que ce mélange d’anglais et d’arabe intrigue souvent les gens.

Hanane : C’est ce qui donne l’originalité, et ça touche les gens apparemment !

Vous avez déjà joué à l’opéra comédie de Montpellier, quel a été l’accueil du public ?
Quelles autres scènes avez-vous déjà expérimentées ?

Robin : On tourne pas mal sur la région de Montpellier et aux alentours- notamment à la Laiterie des beaux-arts, au Red Turtle- plutôt en disposition café-concert sur des petites scènes, proche du public. On s’est retrouvés à l’opéra de la comédie parce qu’on a participé au Fashion Caftan Show, un événement qui se produit là-bas chaque année, basé sur un défilé de Caftan.

Hanane : Cet événement a pour but de mettre en avant la femme, en faisant défiler toutes sortes de femmes ; des sportives ou des handicapées etc. Et il se trouve qu’ils cherchaient aussi des artistes pour animer la soirée et on a été pris.

Robin : C’était complet, il y avait énormément de monde, c’était impressionnant. On a même écrit une chanson pour l’occasion. En tout cas c’est un super endroit et ça fait plaisir, quand on est habitué à être de l’autre côté en tant que spectateur.

Que souhaitez-vous faire passer à travers votre musique ?

Hanane : S’il y a bien un message, ce serait notre tendance universaliste. On est très éclectiques au niveau musical, on a une certaine ouverture tout les deux et c’est vrai que malgré nous on représente quelque chose ; un couple, la mixité, un mélange inattendu. Même si on se déteste comme ça…

Robin : Ouais, on se balance des assiettes à la tête !
Évidemment il y a toujours le naturel qui revient au galop et donc la dualité dans ce qu’on fait. Qu’on le veuille ou non : cette différence homme/femme, de nationalité. C’est souvent ce qui transparait dans nos chansons.
On a beaucoup de dialogues, ça parle de nos sentiments qui se répondent mais aussi parfois de sujets plus politiques, plus engagés.

Vous êtes influencés par divers genres tels que l’électro-pop, le R&B, le rock ou encore la musique arabe. Pourriez-vous développer ces influences ? Des noms de groupes ?

Robin : J’espère que tu as deux heures et demie devant toi !

Hanane : On ne cherche pas à suivre ou à reproduire des choses en particulier. Notre volonté c’est de prendre un peu de tout ce qu’on aime et on aime beaucoup trop de choses, c’est un peu ça le problème, d’arriver à tout mettre dans la formule qu’on a choisie.
Au niveau des influences j’ai écouté beaucoup de musiques arabe étant jeune, forcément, de la musique classique et plus populaire ; du Raï et de la pop arabe. J’ai toutes ces influences en plus de la musique française.

Robin : Moi j’ai cette incurable tare d’être à moitié anglais avec tout l’inconscient anglo-américain derrière. Bob Dylan ou Leonard Cohen c’est un petit peu mes classiques par exemple. Mais à la maison ça va justement passer de Leonard Cohen à Beyonce, en passant de la pop américaine à Alain Bashung ou Noir Désir.

Hanane : On aime bien les claquages musicaux !

Vous désirez évoluer dans le même style ?

Hanane : C’est toujours difficile à dire. Je pense qu’on va garder notre formule mais en ce qui concerne l’écrit, on est toujours en évolution. On cherche pas vraiment le style qu’on a maintenant, il est vraiment inconscient…

Robin : On va essayer de garder ce cadre pop-électro. Après c’est vrai qu’à la maison on adore prendre un micro, une guitare, et faire un petit truc acoustique.

Vous avez sortis sur Soundcloud quelques morceaux de votre premier album Shades of Silver ; il ne manque plus qu’un producteur ?

Hanane : Oui on a en effet mis quatre morceaux en ligne, c’est du home studio.

Rodin : Et on est en même temps en train d’en écrire un second, le premier était un peu par hasard, un premier jet disons. On va essayer d’en faire un autre, en restant dans ce style pop-électro. Pour l’instant on a cinq chansons qu’on joue sur scène et on continue à en faire d’autres en attendant. On recherche un producteur, une structure, qui puisse nous donner une opportunité.

Hanane : On passe par les tremplins notamment !

Souhaiteriez-vous faire de la musique plus qu’une passion, un métier ?

Hanane : On est réaliste, on a nos métiers à côté mais ce serait mentir que de dire qu’on n’y rêve pas. On aimerait vraiment.


Robin : Quand on s’est lancé on s’est dit qu’on le faisait sérieusement mais sans faire de plan sur la comète. Maintenant, on attend de voir.






Angélique pour Victoire 2