vendredi 21 novembre 2014

Le 34 Tours - édition 2014

Durant la saison 2014/2015, Angélique et Silas seront aux manettes des Live Reports de Victoire 2 ! Bénévolement, ils proposent, une fois par mois, une chronique, ITW ou report live d'un concert de leur choix.

Voici le 1er live report sur la dixième édition du 34 Tours.

Bonne lecture !

Ce dispositif mis en place par Hérault Musique Danse en partenariat avec Victoire 2 et Illusion & Macadam depuis 2005, accompagne les groupes de musiques actuelles héraultais dans la professionnalisation de leurs projets.

Vendredi 14 novembre 2014

Julien Fortier + Mesparrow + Isaac Delusion

 
Julien Fortier

Artiste montpelliérain, Julien Fortier ouvre ce soir le bal de cette édition 2014 du 34 tours. Sélectionné aux côtés de Perfect Hand Crew, pour bénéficier du dispositif du conseil général visant à la promotion de nouveaux artistes locaux  il se produit ce soir en première partie, devant un public encore peu nombreux mais piqué par la curiosité. Curiosité qui s’accentue lorsque les premières notes de sa voix grave s’élèvent dans l’air.
Pénétrante et intrigante, elle est comme sortie de l’ombre. Apparait un jeune homme à la barbe foncé et à la boucle d’oreille, crooner ou don juan, notre cœur balance.
Julien s’assoie sur le bord de la scène pour nous conter des histoires et récits poétiques. Comme un Serge Gainsbourg moderne il nous fait partager ses textes mystérieux et mélancoliques.
Tantôt sombre, tantôt rouge, l’atmosphère est comme tamisée pour s’accorder parfaitement au personnage. On a l’impression d’être confronté à une confession, au partage de moments de vie parfois douloureux parfois doux mais toujours empreints d’une certaine gravité.

Julien Fortier
Son passage sur scène se termine avec « Chloé », chanson issue de son premier EP, du même nom, sortit en 2011 et rassemblant cinq morceaux aux diverses influences –on y trouve notamment la présence d’un trombone, d’un violon ou encore de piano.
« Chloé » Un Ode à la femme, grave et tendre, qui ne laisse pas indifférent.

A noter que Julien Fortier a déjà un passé de leader à son actif. Chanteur du groupe Aménie, deux albums sont déjà sortis, respectivement le sobre « Arménie » en 2007 suivit de peu par « La cruauthèque ».


Mesparrow
Succède à cette ambiance mystérieuse et sombre l'élégance et la fraicheur de Mesparrow, une jeune française originaire de Tours.
Coupe carré et mocassins aux pieds, nous sommes accueillis dans un univers délicat et pop, rempli de respirations, de voix préenregistrées, de murmures, de cris d'oiseaux. Mesparrow, littéralement la contraction des mots Miss et Sparrow, définie clairement son identité ; Mademoiselle Moineau nous charme aussitôt, sifflant et roucoulant, se déplaçant sur scène avec légèreté. Survoltée et vibrante elle enchaine mélodie sensuelle et pop énergique.
A mi-chemin entre Belle du Berry de Paris Combo, pour son charisme et son look soigneusement étudié, et Au revoir Simone pour ses airs aériens, Marion Gaumes, de son vrai nom, parvient à planter un décor sonore et visuel bien à elle. Sa présence remplie toute la scène et des jeux de lumières et de clair-obscur viennent dédoubler sa présence, apportant une touche singulière.
Keep this moment alive, son premier album sortit en 2012, nous est livré avec délicatesse, finesse et joie de vivre.


Mesparrow
Une reprise envoutante de Stand By Me de Ben E. King, sobrement interprété au piano ne laisse personne indifférent. De toute part fuse des voix qui reprennent cette phrase, comme une incantation : « stand by me, stand by me ».
Et en effet, on peut compter sur Mesparrow pour assurer un moment de plaisir intense. Plus qu’une voix, une texture onctueuse.

Vient l'heure de quitter la scène montpelliéraine, Mesparrow propose au public une collaboration qu’elle appelle : "La boucle humaine". C'est lui qui fera les choeurs pendant qu'elle entonnera son dernier morceau "On the Cliff", bâtant la mesure en claquant des doigts; l'intimité est instantanément établie, nous ne sommes plus dans une salle de concert mais en tête à tête avec elle. C'est Mesparrow et le public, dans un dialogue de voix douces et fredonnantes. Cet instant de complicité achève de conquérir le public.

"What is your fucking name again?"
M-E-S-P-A-R-R-O-W
C'est certain, nous ne l'oublieront pas de sitôt.



Isaac Delusion
Enfin vient l’heure de celui, ou devrait-on dire « ceux », tant attendu(s) : Isaac Delusion entre en scène. Dernière ce nom se cachent quatre jeunes hommes, venus présenter devant un public enthousiaste et impatient leur premier album sobrement intitulé « Isaac Delusion ». Casquettes et barbes, sourires timides, ceux-ci savent se faire désirer. Le show commence sobrement pour monter doucement en intensité.
La voix de Loïc semble surgir d’un monde onirique et flotter autour de nous, nous embrassant dans ses mélodies rêveuses. Accompagné de Jules aux sons électronique, Nicolas à la basse et Bastien, musicien virtuose, qui manie aussi bien le djembé que le clavier, il nous entraine dans une chute sans fin, nous amène à plonger dans une dimension parallèle où les choses semblent se frôler, se toucher du bout des doigts.
Les morceaux s’enchainent en déclenchant des vagues d’approbations et de contentement jusqu’à atteindre l’apothéose lors des interprétations de « She pretends », chanson déjà culte pour toute une génération pop, « Midnight Sun » ou encore « Pandora’s box ». Les amateurs ou ceux avides d’en connaitre plus ne peuvent qu’être subjugués par la douceur et le rythme dansant de ces mélodies.  Entre Hip-Hop, électro et pop les genres se mélangent, se croisent, tout comme les rythmes qui invitent tantôt à la détente tantôt au laissé aller. Quelque soit les âges et les natures, c’est le corps qui réagit de lui-même.
Isaac Delusion
Loïc prend la parole une première fois. Paroles hésitantes, voix timide. Le jeune homme nous promet pourtant de belles envolées lyriques musicales, loin de toute retenue, car la musique ouvre et libère ce qui reste enfouie en nous.
La prédiction est vraie : c’est un voyage qui n’en finit pas, explorant des horizons déjà connus mais revisités avec sensibilité- quel autre mot pourrait venir en tête lorsqu’on se laisse emporter, comme sur une vague, par cette voix hors du temps ?

Le groupe fini en beauté par une improvisation où le djembé prend une part prépondérante et fait danser la foule, apportant une touche de rythmes africains. L’engouement est à son comble et sur cette note endiablée que le quatuor se retire, clôturant ainsi la première soirée du 34 tours. Une soirée riche en découverte et sensations.

 Angélique Aveaux



Samedi 15 novembre 2015

 Perfect Hand Crew + Carbon Airways + Tambour Battant

Carbon Aiways

On sursauterait presque à l'entrée des Carbon Airways, la puissante sono de Victoire 2 et ses lourdes basses nous ayant gratifié d'un flow de dubstep des plus énergique pour annoncer l'arrivée du duo franc-comtois.
Dès les premières mesures Engus & Éléonore annoncent la couleur : ça va jumper !
Bondissant et rebondissant durant plus de trois quarts d'heure, le groupe aura su tirer partie d'une salle chauffée à blanc par les lauréats du 34 Tours, nous y reviendrons...
Il paraît loin le temps où les deux jeunes gens jouaient du violon et du violoncelle. Aujourd'hui c'est ordinateurs, contrôleurs, pads, keyboards & micros. 1 mic pour le chant (elle), un autre pour chauffer le public (lui) et les pc pour restituer le fruit de 4 ans de carrière. Qu'on ne s'y trompe pas, si les deux frère et sœur sont jeunes, leur parcours les a menés sur les plus grandes scènes (Coachella, Les Vieilles Charrues, Solidays…) et c'est à Victoire 2 qu'ils viennent conclure leur tournée 2014.
Le spectacle bien étudié techniquement devient troublant : est-ce la basse qui nous ébloui ou bien les lasers qui nous font vibrer ? On ne sait plus vraiment.
Ce qui est sûr c'est qu'on en aura pris plein les mirettes et les tympans.

Et ce n'est pas fini !

Tambour Battant
La programmation a menée Tambour Battant aux commandes de cette soirée électro-éclectique. Les avignonnais Ben Stocker et Chixx nous distillent une sélection variée allant de la Bass music au Hip-Hop en passant par des phases House qui ont su ravir les connaisseurs présents dans la salle.
Au bout du premier quart d'heure, le voyant lever les bras, danser et interagir avec le public, on pourrait se demander ce que Chixx peut bien faire sur scène alors que Ben Stocker s'affaire sur ses machines... La réponse ne se fait pas attendre, les rôles s'inversent et on comprend vite que Chixx n'est pas un touriste ! Étonnant choix que de mixer à tour de rôle sur les mêmes machines. Singulier, certes, mais ô combien efficace.
À voir se trémousser les corps rassemblés devant la scène, on saisi bien le clin d’œil que nous fait Ben en samplant subtilement Positif de Mr Oizo, en ayant fait disparaître les paroles.
Si nous sommes des animaux, vous êtes, messieurs, des sauvages !
En témoignent les acouphènes qui m'ont accompagnées durant quelques heures.

Transformer la salle Victoire 2 en Dance floor ? Check !


Et pour conclure, le grand coup de cœur de cette soirée, ceux qui ont ouvert le bal des festivités électroniques, lauréat du dispositif 34 Tours :

Perfect Hand Crew

Le Perfect Hand Crew qui a assuré un show survitaminé, devant une salle qui, loin d'être bondée, était toute acquise à sa cause !
Du début à la fin de leur set, les trois acolytes ont fait le pari de faire monter la pression.
Le crescendo ne laissera aucun temps de répit au public. « Too Many Frenchies » sera l'occasion de le prouver. Dès l'intro, les spectateurs se font secouer par un « Pull-up » qui appelle à la participation, et l'instru de repartir de plus belle. Cette fois-ci la machine est lancé.
L'absence de Taïwan MC (du groupe Chinese Man), avec qui le titre a été enregistré ne pose aucun souci. Bien au contraire, Tasty Took en profite pour faire une démonstration de l'étendue de sa technique et de son débit. Tout bonnement impressionnant !
Le temps que les MC's s'éclipsent (changement de costumes oblige), Mago, le DJ du Crew, s'en donne à cœur joie derrière ses machines en remixant le riff d'une guitare qu'on reconnaîtra très vite : il s'agit du fameux « Beat it » de Michael Jackson.
L'interlude terminé le tempo ralenti, les basses s'intensifient et un vent frais se lève au retour de Tasty Took. « Now winter won't stop » : nous voilà prévenus !
Billy à son tour nous répète « Winter is coming ! »… Les Stark seraient-ils parmi nous ?
Les titres s'enchaînent avec un rythme effréné, si bien que déjà le spectacle se termine ...
Vous reprendrez bien un peu de «Mad On the Bass » en rappel ? On ne se fera pas prier !
Voilà un concert rondement mené par la troupe montpelliéraine, qui nous aura servi un show de qualité, nous faisant découvrir un univers riche. Tantôt festif, tantôt sombre, toujours puissant. On en redemande et on attend la suite avec impatience...

Perfect Hand Crew : retenez ce nom !

Un petit groupe qui monte, qui monte et n'a rien (ou si peu) à envier aux plus grands !
Silas pour V2