dimanche 21 décembre 2014

Interview TALISCO - Jeudi 18 Décembre 2014


Après avoir sorti un premier Ep de cinq titres en 2013, Talisco dévoile cette année un album complet aux sonorités pop, rock et folk : Run, un succès fulgurant qui nous intrigue au plus haut point. Nous sommes donc allés investiguer ; avec humour et enthousiasme les trois inséparables compères répondent à quelques questions. 




Derrière le nom de Talisco se cache un jeune homme, Jérôme Amandi. Tout d’abord, d’où t’es venu ce nom de scène ?

Jérôme : C’est un hommage que je rends à quelqu’un que j’ai rencontré, connu, mais qui n’existe plus aujourd’hui. C’est mon petit secret…


Est-ce que tu pourrais nous parler un petit peu de ton parcours musical, de tes débuts dans la musique ?

Jérôme : C’est très simple. J’ai fait de la musique gamin, à l’âge de onze ans ; on m’a ramené une guitare, j’ai composé des morceaux assez rapidement dès douze-treize ans et j’ai forcément eu mon petit groupe de musique à l’adolescence. J’ai fait des petits concerts puis à l’âge de vingt ans, j’ai arrêté parce que c’est un peu compliqué et utopique, du moins de mon point de vue alors, de vouloir vivre de sa musique. J’ai mis ça de côté, j’ai travaillé entre-temps dans la com’ puis vers la trentaine je m’y suis remis, y’a à peu près quatre ans donc.


Quel est ce déclic qui t’as poussé à revenir vers la musique et à vouloir être artiste, à part entière ?

Jérôme : Des déclics t’en a tout le temps ; à chaque fois que tu vas à un concert et que tu te dis « wow putain j’aimerai vraiment être à la place du mec qui joue ». En fait, y’a pas eu de gros déclic, ça c’est fait progressivement.


Parlons bien, parlons musique. Qu’est ce qui t’influence, quelles sont tes grandes références ?

Jérôme : Y’a des grands groupes qui m’ont marqué, comme les Beastie Boys, mais ça n’a rien à voir avec  ma musique en fait. Niveau influence c’est un grand écart, ça passe de la pop à la folk, tout groupes confondus. Il n’y en a pas un en particulier sur le quel je m’appuie.


Les artistes parlent souvent de modèles, ou de musiques qui les ont vraiment guidées en quelque sorte.

Jérôme : Pas pour moi, ce que je fais est une sorte de grand mélange. Ça m’intéresse pas d’avoir une idole et de me dire « ok, je vais faire la même chose ». C’est comme quand tu vois un mec, tu te dis qu’il a des supers baskets et que tu veux les mêmes mais au fil des années tu te fais ton propre style, tu fais quelque chose de personnel. Tu te retrouves avec ta propre personnalité mais c’est dur à définir ; en ce qui concerne ma musique, ça je le laisse aux journalistes et aux auditeurs. Si ça plait à quelqu’un d’identifier mon projet dans telle ou telle case, moi ça me dérange absolument pas ! Mais j’ai pas besoin d’étiquettes.


En ce qui concerne la phase de création et composition, comment est-ce que tu t’y prends ?

Jérôme : Ben généralement je suis nu, tout en haut d'une montagne … Non, en fait c’est pas vraiment un choix, mais je bosse seul. C’est plutôt une conséquence, comme j’ai pas mal bougé c’est difficile d’avoir un groupe fixe, chacun à sa vie. Être seul c’est plus simple, aujourd’hui on a la possibilité de créer notre propre musique avec des logiciels, les instruments sont supers abordables ; du coup c’est la possibilité de faire une sorte de cuisine musicale assez rapidement.
Je bosse seul et du coup je m’engueule avec personne, je gère mon temps et il y’a une espèce de confort. Je ne dis pas que j’envisage ça définitivement.


Pourquoi ce choix de chanter en anglais et non en français ?

Jérôme : Hum, because I am anglais !
C’est tout simplement, pourquoi j’ai choisi de jouer avec une Télécaster et pas une autre guitare. C’est juste un choix qui se rapporte au son, à la mélodie de cette langue. Ça c’est fait naturellement, puis j’ai l’habitude d’écouter des morceaux anglo-saxons, j’y trouve plus de sens qu’en français, pourtant je ne boude pas cette langue. J’écris même des chansons en français mais pour l’instant ça ne correspond pas à mon projet.


Comment s’est déroulée votre rencontre à tous les trois?

Jérôme : Alors avec Thomas sur Meetic et avec Gauthier sur Tinder.

Gauthier : Voilà, du coup ça c’est fait assez rapidement.
Bon en fait c’est surtout pas relations interposées, par amis d’amis, il cherchait à monter son groupe sur la scène et nous on était ouverts à toutes propositions.






Justement, pourquoi travailler seul et vouloir se produire en groupe sur scène ?

Jérôme : Tu bosse seul chez toi, tu te retrouves à mettre pleins de voix, de batteries, de sons sur tes morceaux mais sur scène, ça doit juste être une misère à gérer. Le plus simple pour retranscrire tout ça c’est d’avoir des musiciens avec soi, j’en voulais pas des masses et puis j’ai rencontré Gauthier et Thomas, qui sont multi-instrumentistes. Les deux sont batteurs et ingénieurs du son, ils font pleins de choses à côté et l’idée c’est pas seulement d’avoir des musiciens mais des mecs qui ont leur propre expérience et qui vont apporter leur propre patte musicale en live.


Du coup, Gauthier et Thomas, quels sont vos parcours respectifs ?

Gauthier : J’ai fait une école d’ingénieur du son, la même que Thomas, puis j’ai continué avec un groupe électronique que j’ai créé. J’ai participé à des petits groupes pop-rock puis y’a eu la rencontre avec le label qui m’a amené jusqu’au projet Talisco.

Thomas : Oui on a fait la même école mais pas en même temps et depuis, pour moi, ça fait une dizaine d’années que je tourne sur différents groupes.


En parlant de label, Jérôme tu as signé avec le label indépendant Roy Music. Qu’est-ce qu’un label indépendant apporte de différent et pourquoi ce choix ?

Jérome : Alors ça se fait très simplement, t’envoie ta maquette, puis on te réponds ou pas. Si ils aiment ils te font passer sur scène, puis tu continues à envoyer des morceaux, et à un moment ça donne « ok, on va faire un truc ensemble ». L’avantage de signer dans une petite maison de disque c’est de pouvoir avoir des gens au bout du téléphone, pouvoir discuter avec des gens qui, avant de vouloir faire du business, sont des passionnés, qui te laisse ton espace de création ; ils vont pas te dire « bon alors tu joues de la guitare mais j’aurais mis du violon à la place » ou ce genre de trucs, et c’est des choses qui arrivent vraiment dans les grosses maisons de disque.  Là c’est des gens qui respectent ton travail, on est proches avec les producteurs et je peux dire que je veux que mon projet aille dans ce sens là et pas un autre.
Y’a un vrai respect du travail artistique, c’est beaucoup confortable.


On constate précisément que label indépendant ne signifie pas forcément petit succès, le net en atteste puisque tu avais été sélectionné pour les Victoires de la musique.

Jérôme : Oui y’a eu des présélections faites par le milieu professionnel sur environ deux mille albums. Je m’y attendais vraiment pas, c’est passé de deux mille albums à huit et on faisait partie de ces derniers. Ensuite ils en sélectionnent vraiment trois, on a pas eu de coup de fils donc bon, ça s’arrête là.


Après cet album parut en 2014, quels sont les projets futurs ?

Jérôme : Ouvrir une pizzeria ! Non bon je suis en train de bosser sur le second album et puis on prépare les concerts,  ça demande des efforts et faut toujours faire évoluer. C’est déjà une masse de travail. On a pas mal de concert à venir et surtout à l’étranger parce qu’on a réussis à ouvrir quelques frontières du coup on va commencer à s’exporter un petit peu plus. En Allemagne, au Benelux, en Italie puis il va y avoir d’autres pays.


Pour ma part j’ai eu un grand coup de cœur pour la chanson « The keys ». Est-ce qu’elle a signification particulière pour toi ?

Jérôme : L’album est autour de plusieurs thèmes : l’aventure, le départ, l’action. D’où le titre « Run », mais il y a aussi un aspect rêverie, fantaisie, fantasme et « The Keys » c’est vraiment la chanson qui regroupe ces trois dernières idées. On est un peu dans un monde d’illuminés, à la recherche de son propre petit monde pour s’y sentir bien. C’est une grosse métaphore sur la recherche de soi, un univers fantasmé.


On retrouve effectivement un univers spécifique dans tes clips. Tu pourrais nous parler un petit peu de la collaboration artistique de ce côté là?

Jérôme : Ça a démarré avec deux réalisateurs américains, Matthew Larson et Zack Spiger. Ils vivent entre Paris et la Californie. J’ai rencontré Matthew lors de mon tout premier concert, il a accroché sur le projet, il m’a parlé de clips, on a discuté, on est devenus potes. Autour de cafés et de bières on a commencé à vraiment réfléchir à ces idées et ça a commencé à monter et c’est comme ça qu’est arrivé le court-métrage « Run » et puis les autres clips.


Il y a donc une grande importance du visuel ?

Jérôme : Tu crées un album et aussi spontané qu’il soit à un moment il faut que tu le mettes en image, que tu en parles. Forcément la vidéo devient importante, c’est indispensable aujourd’hui. C’est un moyen de pouvoir montrer son univers, le fait est que les réalisateurs viennent des Etats-Unis et que l’univers que j’ai mis en place correspond totalement à celui qu’on retrouve sur la côté Ouest par exemple. Ça s’est mis en place de façon assez naturelle.


Maintenant vient l’instant fatidique de quelques petits questions un peu plus spéciales… Le principe de ces questions c’est de répondre du tac-au-tac. Je dis un mot, tu m’en dis un autre.


Jérôme : BLEU !

Voilà, c’est le principe, mais là on a pas encore commencé.


Jérôme : BLEU !

Hm, si tu étais un livre ?

Jérôme : Les contes de Noël de Dickens.


Une musique ?

Jérôme : Facile, un morceau d’Ennio Morricone (cf : compositeur et chef d’orchestre italien)


Une personnalité ?

Jérôme : BLEU !
Non, je serais mon oncle !


Si tu avais un super pouvoir ?

Jérôme : Lancer du shampoing !


Si tu pouvais espionnez quelqu’un, n’importe qui, sans être vu ?

Jérôme : Zooey Deschannel !


Merci beaucoup à Jérome, Gauthier et Thomas d’avoir répondu à nos questions !



Angélique pour Victoire 2





vendredi 21 novembre 2014

Le 34 Tours - édition 2014

Durant la saison 2014/2015, Angélique et Silas seront aux manettes des Live Reports de Victoire 2 ! Bénévolement, ils proposent, une fois par mois, une chronique, ITW ou report live d'un concert de leur choix.

Voici le 1er live report sur la dixième édition du 34 Tours.

Bonne lecture !

Ce dispositif mis en place par Hérault Musique Danse en partenariat avec Victoire 2 et Illusion & Macadam depuis 2005, accompagne les groupes de musiques actuelles héraultais dans la professionnalisation de leurs projets.

Vendredi 14 novembre 2014

Julien Fortier + Mesparrow + Isaac Delusion

 
Julien Fortier

Artiste montpelliérain, Julien Fortier ouvre ce soir le bal de cette édition 2014 du 34 tours. Sélectionné aux côtés de Perfect Hand Crew, pour bénéficier du dispositif du conseil général visant à la promotion de nouveaux artistes locaux  il se produit ce soir en première partie, devant un public encore peu nombreux mais piqué par la curiosité. Curiosité qui s’accentue lorsque les premières notes de sa voix grave s’élèvent dans l’air.
Pénétrante et intrigante, elle est comme sortie de l’ombre. Apparait un jeune homme à la barbe foncé et à la boucle d’oreille, crooner ou don juan, notre cœur balance.
Julien s’assoie sur le bord de la scène pour nous conter des histoires et récits poétiques. Comme un Serge Gainsbourg moderne il nous fait partager ses textes mystérieux et mélancoliques.
Tantôt sombre, tantôt rouge, l’atmosphère est comme tamisée pour s’accorder parfaitement au personnage. On a l’impression d’être confronté à une confession, au partage de moments de vie parfois douloureux parfois doux mais toujours empreints d’une certaine gravité.

Julien Fortier
Son passage sur scène se termine avec « Chloé », chanson issue de son premier EP, du même nom, sortit en 2011 et rassemblant cinq morceaux aux diverses influences –on y trouve notamment la présence d’un trombone, d’un violon ou encore de piano.
« Chloé » Un Ode à la femme, grave et tendre, qui ne laisse pas indifférent.

A noter que Julien Fortier a déjà un passé de leader à son actif. Chanteur du groupe Aménie, deux albums sont déjà sortis, respectivement le sobre « Arménie » en 2007 suivit de peu par « La cruauthèque ».


Mesparrow
Succède à cette ambiance mystérieuse et sombre l'élégance et la fraicheur de Mesparrow, une jeune française originaire de Tours.
Coupe carré et mocassins aux pieds, nous sommes accueillis dans un univers délicat et pop, rempli de respirations, de voix préenregistrées, de murmures, de cris d'oiseaux. Mesparrow, littéralement la contraction des mots Miss et Sparrow, définie clairement son identité ; Mademoiselle Moineau nous charme aussitôt, sifflant et roucoulant, se déplaçant sur scène avec légèreté. Survoltée et vibrante elle enchaine mélodie sensuelle et pop énergique.
A mi-chemin entre Belle du Berry de Paris Combo, pour son charisme et son look soigneusement étudié, et Au revoir Simone pour ses airs aériens, Marion Gaumes, de son vrai nom, parvient à planter un décor sonore et visuel bien à elle. Sa présence remplie toute la scène et des jeux de lumières et de clair-obscur viennent dédoubler sa présence, apportant une touche singulière.
Keep this moment alive, son premier album sortit en 2012, nous est livré avec délicatesse, finesse et joie de vivre.


Mesparrow
Une reprise envoutante de Stand By Me de Ben E. King, sobrement interprété au piano ne laisse personne indifférent. De toute part fuse des voix qui reprennent cette phrase, comme une incantation : « stand by me, stand by me ».
Et en effet, on peut compter sur Mesparrow pour assurer un moment de plaisir intense. Plus qu’une voix, une texture onctueuse.

Vient l'heure de quitter la scène montpelliéraine, Mesparrow propose au public une collaboration qu’elle appelle : "La boucle humaine". C'est lui qui fera les choeurs pendant qu'elle entonnera son dernier morceau "On the Cliff", bâtant la mesure en claquant des doigts; l'intimité est instantanément établie, nous ne sommes plus dans une salle de concert mais en tête à tête avec elle. C'est Mesparrow et le public, dans un dialogue de voix douces et fredonnantes. Cet instant de complicité achève de conquérir le public.

"What is your fucking name again?"
M-E-S-P-A-R-R-O-W
C'est certain, nous ne l'oublieront pas de sitôt.



Isaac Delusion
Enfin vient l’heure de celui, ou devrait-on dire « ceux », tant attendu(s) : Isaac Delusion entre en scène. Dernière ce nom se cachent quatre jeunes hommes, venus présenter devant un public enthousiaste et impatient leur premier album sobrement intitulé « Isaac Delusion ». Casquettes et barbes, sourires timides, ceux-ci savent se faire désirer. Le show commence sobrement pour monter doucement en intensité.
La voix de Loïc semble surgir d’un monde onirique et flotter autour de nous, nous embrassant dans ses mélodies rêveuses. Accompagné de Jules aux sons électronique, Nicolas à la basse et Bastien, musicien virtuose, qui manie aussi bien le djembé que le clavier, il nous entraine dans une chute sans fin, nous amène à plonger dans une dimension parallèle où les choses semblent se frôler, se toucher du bout des doigts.
Les morceaux s’enchainent en déclenchant des vagues d’approbations et de contentement jusqu’à atteindre l’apothéose lors des interprétations de « She pretends », chanson déjà culte pour toute une génération pop, « Midnight Sun » ou encore « Pandora’s box ». Les amateurs ou ceux avides d’en connaitre plus ne peuvent qu’être subjugués par la douceur et le rythme dansant de ces mélodies.  Entre Hip-Hop, électro et pop les genres se mélangent, se croisent, tout comme les rythmes qui invitent tantôt à la détente tantôt au laissé aller. Quelque soit les âges et les natures, c’est le corps qui réagit de lui-même.
Isaac Delusion
Loïc prend la parole une première fois. Paroles hésitantes, voix timide. Le jeune homme nous promet pourtant de belles envolées lyriques musicales, loin de toute retenue, car la musique ouvre et libère ce qui reste enfouie en nous.
La prédiction est vraie : c’est un voyage qui n’en finit pas, explorant des horizons déjà connus mais revisités avec sensibilité- quel autre mot pourrait venir en tête lorsqu’on se laisse emporter, comme sur une vague, par cette voix hors du temps ?

Le groupe fini en beauté par une improvisation où le djembé prend une part prépondérante et fait danser la foule, apportant une touche de rythmes africains. L’engouement est à son comble et sur cette note endiablée que le quatuor se retire, clôturant ainsi la première soirée du 34 tours. Une soirée riche en découverte et sensations.

 Angélique Aveaux



Samedi 15 novembre 2015

 Perfect Hand Crew + Carbon Airways + Tambour Battant

Carbon Aiways

On sursauterait presque à l'entrée des Carbon Airways, la puissante sono de Victoire 2 et ses lourdes basses nous ayant gratifié d'un flow de dubstep des plus énergique pour annoncer l'arrivée du duo franc-comtois.
Dès les premières mesures Engus & Éléonore annoncent la couleur : ça va jumper !
Bondissant et rebondissant durant plus de trois quarts d'heure, le groupe aura su tirer partie d'une salle chauffée à blanc par les lauréats du 34 Tours, nous y reviendrons...
Il paraît loin le temps où les deux jeunes gens jouaient du violon et du violoncelle. Aujourd'hui c'est ordinateurs, contrôleurs, pads, keyboards & micros. 1 mic pour le chant (elle), un autre pour chauffer le public (lui) et les pc pour restituer le fruit de 4 ans de carrière. Qu'on ne s'y trompe pas, si les deux frère et sœur sont jeunes, leur parcours les a menés sur les plus grandes scènes (Coachella, Les Vieilles Charrues, Solidays…) et c'est à Victoire 2 qu'ils viennent conclure leur tournée 2014.
Le spectacle bien étudié techniquement devient troublant : est-ce la basse qui nous ébloui ou bien les lasers qui nous font vibrer ? On ne sait plus vraiment.
Ce qui est sûr c'est qu'on en aura pris plein les mirettes et les tympans.

Et ce n'est pas fini !

Tambour Battant
La programmation a menée Tambour Battant aux commandes de cette soirée électro-éclectique. Les avignonnais Ben Stocker et Chixx nous distillent une sélection variée allant de la Bass music au Hip-Hop en passant par des phases House qui ont su ravir les connaisseurs présents dans la salle.
Au bout du premier quart d'heure, le voyant lever les bras, danser et interagir avec le public, on pourrait se demander ce que Chixx peut bien faire sur scène alors que Ben Stocker s'affaire sur ses machines... La réponse ne se fait pas attendre, les rôles s'inversent et on comprend vite que Chixx n'est pas un touriste ! Étonnant choix que de mixer à tour de rôle sur les mêmes machines. Singulier, certes, mais ô combien efficace.
À voir se trémousser les corps rassemblés devant la scène, on saisi bien le clin d’œil que nous fait Ben en samplant subtilement Positif de Mr Oizo, en ayant fait disparaître les paroles.
Si nous sommes des animaux, vous êtes, messieurs, des sauvages !
En témoignent les acouphènes qui m'ont accompagnées durant quelques heures.

Transformer la salle Victoire 2 en Dance floor ? Check !


Et pour conclure, le grand coup de cœur de cette soirée, ceux qui ont ouvert le bal des festivités électroniques, lauréat du dispositif 34 Tours :

Perfect Hand Crew

Le Perfect Hand Crew qui a assuré un show survitaminé, devant une salle qui, loin d'être bondée, était toute acquise à sa cause !
Du début à la fin de leur set, les trois acolytes ont fait le pari de faire monter la pression.
Le crescendo ne laissera aucun temps de répit au public. « Too Many Frenchies » sera l'occasion de le prouver. Dès l'intro, les spectateurs se font secouer par un « Pull-up » qui appelle à la participation, et l'instru de repartir de plus belle. Cette fois-ci la machine est lancé.
L'absence de Taïwan MC (du groupe Chinese Man), avec qui le titre a été enregistré ne pose aucun souci. Bien au contraire, Tasty Took en profite pour faire une démonstration de l'étendue de sa technique et de son débit. Tout bonnement impressionnant !
Le temps que les MC's s'éclipsent (changement de costumes oblige), Mago, le DJ du Crew, s'en donne à cœur joie derrière ses machines en remixant le riff d'une guitare qu'on reconnaîtra très vite : il s'agit du fameux « Beat it » de Michael Jackson.
L'interlude terminé le tempo ralenti, les basses s'intensifient et un vent frais se lève au retour de Tasty Took. « Now winter won't stop » : nous voilà prévenus !
Billy à son tour nous répète « Winter is coming ! »… Les Stark seraient-ils parmi nous ?
Les titres s'enchaînent avec un rythme effréné, si bien que déjà le spectacle se termine ...
Vous reprendrez bien un peu de «Mad On the Bass » en rappel ? On ne se fera pas prier !
Voilà un concert rondement mené par la troupe montpelliéraine, qui nous aura servi un show de qualité, nous faisant découvrir un univers riche. Tantôt festif, tantôt sombre, toujours puissant. On en redemande et on attend la suite avec impatience...

Perfect Hand Crew : retenez ce nom !

Un petit groupe qui monte, qui monte et n'a rien (ou si peu) à envier aux plus grands !
Silas pour V2