Durant la saison 2014/2015, Angélique et Silas seront aux manettes des Live Reports de Victoire 2 ! Bénévolement, ils proposent, une fois par mois, une chronique, ITW ou report live d'un concert de leur choix.
Voici le 1er live report sur la dixième édition du 34 Tours.
Bonne lecture !
Ce dispositif mis en place
par Hérault Musique Danse en partenariat avec Victoire 2 et
Illusion & Macadam depuis 2005, accompagne les groupes de
musiques actuelles héraultais dans la professionnalisation de leurs
projets.
Vendredi 14 novembre 2014
Julien Fortier + Mesparrow + Isaac Delusion
Julien Fortier |
Artiste montpelliérain, Julien
Fortier ouvre ce soir le bal de cette édition 2014 du 34 tours. Sélectionné aux
côtés de Perfect Hand Crew, pour bénéficier du dispositif du conseil général
visant à la promotion de nouveaux artistes locaux il se produit ce soir en première partie, devant
un public encore peu nombreux mais piqué par la curiosité. Curiosité qui s’accentue
lorsque les premières notes de sa voix grave s’élèvent dans l’air.
Pénétrante et
intrigante, elle est comme sortie de l’ombre. Apparait un jeune homme à la barbe
foncé et à la boucle d’oreille, crooner ou don juan, notre cœur balance.
Julien s’assoie sur le bord de la
scène pour nous conter des histoires et récits poétiques. Comme un Serge
Gainsbourg moderne il nous fait partager ses textes mystérieux et
mélancoliques.
Tantôt sombre, tantôt rouge, l’atmosphère
est comme tamisée pour s’accorder parfaitement au personnage. On a l’impression
d’être confronté à une confession, au partage de moments de vie parfois
douloureux parfois doux mais toujours empreints d’une certaine gravité.
Julien Fortier |
Son passage
sur scène se termine avec « Chloé », chanson issue de son premier EP,
du même nom, sortit en 2011 et rassemblant cinq morceaux aux diverses
influences –on y trouve notamment la présence d’un trombone, d’un violon ou
encore de piano.
« Chloé » Un Ode à la
femme, grave et tendre, qui ne laisse pas indifférent.
A noter que Julien Fortier a déjà
un passé de leader à son actif. Chanteur du groupe Aménie, deux albums sont
déjà sortis, respectivement le sobre « Arménie » en 2007 suivit de
peu par « La cruauthèque ».
Mesparrow |
Succède à
cette ambiance mystérieuse et sombre l'élégance et la fraicheur de Mesparrow,
une jeune française originaire de Tours.
Coupe carré et mocassins aux
pieds, nous sommes accueillis dans un univers délicat et pop, rempli de
respirations, de voix préenregistrées, de murmures, de cris d'oiseaux. Mesparrow,
littéralement la contraction des mots Miss et Sparrow, définie clairement son
identité ; Mademoiselle Moineau nous charme aussitôt, sifflant et
roucoulant, se déplaçant sur scène avec légèreté. Survoltée et vibrante elle
enchaine mélodie sensuelle et pop énergique.
A mi-chemin
entre Belle du Berry de Paris Combo, pour son charisme et son look
soigneusement étudié, et Au revoir Simone pour ses airs aériens, Marion Gaumes,
de son vrai nom, parvient à planter un décor sonore et visuel bien à elle. Sa
présence remplie toute la scène et des jeux de lumières et de clair-obscur
viennent dédoubler sa présence, apportant une touche singulière.
Keep this moment alive, son
premier album sortit en 2012, nous est livré avec délicatesse, finesse et joie
de vivre.
Une reprise envoutante de Stand
By Me de Ben E. King, sobrement interprété au piano ne laisse personne
indifférent. De toute part fuse des voix qui reprennent cette phrase, comme une
incantation : « stand by me, stand by me ».
Et en effet, on peut compter sur
Mesparrow pour assurer un moment de plaisir intense. Plus qu’une voix, une
texture onctueuse.
Vient l'heure de quitter la scène
montpelliéraine, Mesparrow propose au public une collaboration qu’elle appelle :
"La boucle humaine". C'est lui qui fera les choeurs pendant qu'elle
entonnera son dernier morceau "On the Cliff", bâtant la mesure en
claquant des doigts; l'intimité est instantanément établie, nous ne sommes plus
dans une salle de concert mais en tête à tête avec elle. C'est Mesparrow et le
public, dans un dialogue de voix douces et fredonnantes. Cet instant de
complicité achève de conquérir le public.
"What is your fucking name
again?"
M-E-S-P-A-R-R-O-W
C'est certain, nous ne
l'oublieront pas de sitôt.
Enfin vient
l’heure de celui, ou devrait-on dire « ceux », tant attendu(s) :
Isaac Delusion entre en scène. Dernière ce nom se cachent quatre jeunes hommes,
venus présenter devant un public enthousiaste et impatient leur premier album
sobrement intitulé « Isaac Delusion ». Casquettes et barbes, sourires
timides, ceux-ci savent se faire désirer. Le show commence sobrement pour
monter doucement en intensité.
La voix de
Loïc semble surgir d’un monde onirique et flotter autour de nous, nous embrassant
dans ses mélodies rêveuses. Accompagné de Jules aux sons électronique, Nicolas
à la basse et Bastien, musicien virtuose, qui manie aussi bien le djembé que le
clavier, il nous entraine dans une chute sans fin, nous amène à plonger dans une
dimension parallèle où les choses semblent se frôler, se toucher du bout des
doigts.
Les morceaux
s’enchainent en déclenchant des vagues d’approbations et de contentement
jusqu’à atteindre l’apothéose lors des interprétations de « She
pretends », chanson déjà culte pour toute une génération pop,
« Midnight Sun » ou encore « Pandora’s box ». Les amateurs
ou ceux avides d’en connaitre plus ne peuvent qu’être subjugués par la douceur
et le rythme dansant de ces mélodies. Entre Hip-Hop, électro et pop les genres se
mélangent, se croisent, tout comme les rythmes qui invitent tantôt à la détente
tantôt au laissé aller. Quelque soit les âges et les natures, c’est le corps
qui réagit de lui-même.
Loïc prend la
parole une première fois. Paroles hésitantes, voix timide. Le jeune homme nous
promet pourtant de belles envolées lyriques musicales, loin de toute retenue,
car la musique ouvre et libère ce qui reste enfouie en nous.
La prédiction est vraie :
c’est un voyage qui n’en finit pas, explorant des horizons déjà connus mais
revisités avec sensibilité- quel autre mot pourrait venir en tête lorsqu’on se
laisse emporter, comme sur une vague, par cette voix hors du temps ?
Le groupe fini en beauté par une
improvisation où le djembé prend une part prépondérante et fait danser la
foule, apportant une touche de rythmes africains. L’engouement est à son comble
et sur cette note endiablée que le quatuor se retire, clôturant ainsi la
première soirée du 34 tours. Une soirée riche en découverte et sensations.
Angélique Aveaux
Samedi 15 novembre 2015
Perfect Hand Crew + Carbon Airways + Tambour Battant
Carbon Aiways |
On sursauterait presque à
l'entrée des Carbon Airways, la puissante sono
de Victoire 2 et ses lourdes basses nous ayant
gratifié d'un flow de dubstep des plus énergique pour
annoncer l'arrivée du duo franc-comtois.
Dès les premières mesures
Engus & Éléonore annoncent la
couleur : ça va jumper !
Bondissant et rebondissant durant plus de trois quarts d'heure, le groupe aura su tirer partie d'une salle chauffée à blanc par les lauréats du 34 Tours, nous y reviendrons...
Bondissant et rebondissant durant plus de trois quarts d'heure, le groupe aura su tirer partie d'une salle chauffée à blanc par les lauréats du 34 Tours, nous y reviendrons...
Il paraît loin le temps où
les deux jeunes gens jouaient du violon et du violoncelle.
Aujourd'hui c'est ordinateurs, contrôleurs,
pads, keyboards & micros. 1 mic pour le chant (elle), un
autre pour chauffer le public (lui) et les pc pour restituer
le fruit de 4 ans de carrière. Qu'on ne s'y trompe pas, si les deux
frère et sœur sont jeunes, leur parcours les a menés sur les plus
grandes scènes (Coachella, Les Vieilles Charrues, Solidays…) et
c'est à Victoire 2 qu'ils viennent conclure leur tournée 2014.
Le spectacle bien étudié
techniquement devient troublant : est-ce la basse qui nous
ébloui ou bien les lasers qui nous font vibrer ? On ne sait
plus vraiment.
Ce qui est sûr c'est qu'on
en aura pris plein les mirettes et les tympans.
Et ce n'est pas fini !
Tambour Battant |
La programmation a menée
Tambour Battant aux commandes de cette soirée
électro-éclectique. Les avignonnais Ben Stocker et
Chixx nous distillent une sélection variée allant de la
Bass music au Hip-Hop en passant par des phases House qui ont su
ravir les connaisseurs présents dans la salle.
Au bout du premier quart
d'heure, le voyant lever les bras, danser et interagir avec le
public, on pourrait se demander ce que Chixx peut bien
faire sur scène alors que Ben Stocker s'affaire sur
ses machines... La réponse ne se fait pas attendre, les rôles
s'inversent et on comprend vite que Chixx n'est pas un
touriste ! Étonnant choix que de mixer à tour de rôle sur les
mêmes machines. Singulier, certes, mais ô combien efficace.
À voir se trémousser les
corps rassemblés devant la scène, on saisi bien le clin d’œil
que nous fait Ben en samplant subtilement Positif de
Mr Oizo, en ayant fait disparaître les paroles.
Si nous sommes des animaux,
vous êtes, messieurs, des sauvages !
En témoignent les
acouphènes qui m'ont accompagnées durant quelques heures.
Transformer la salle
Victoire 2 en Dance floor ? Check !
Et pour conclure, le grand
coup de cœur de cette soirée, ceux qui ont ouvert le bal des
festivités électroniques, lauréat du dispositif 34 Tours :
Perfect Hand Crew |
Le
Perfect Hand Crew
qui a assuré un show survitaminé, devant une salle qui, loin d'être
bondée, était toute acquise à sa cause !
Du
début à la fin de leur set, les trois acolytes ont fait le pari
de faire monter la pression.
Le
crescendo ne laissera aucun temps de répit au public. «
Too Many Frenchies » sera
l'occasion de le prouver. Dès l'intro, les spectateurs se font
secouer par un « Pull-up »
qui appelle à la participation, et l'instru de repartir de plus
belle. Cette fois-ci la machine est lancé.
L'absence
de Taïwan MC (du
groupe Chinese Man),
avec qui le titre a été enregistré ne pose aucun souci. Bien au
contraire, Tasty Took
en profite pour faire une démonstration de l'étendue de sa
technique et de son débit. Tout bonnement impressionnant !
Le
temps que les MC's s'éclipsent (changement de costumes oblige),
Mago, le DJ du Crew,
s'en donne à cœur joie
derrière ses machines en remixant le riff d'une guitare qu'on
reconnaîtra très vite : il s'agit du fameux « Beat
it » de Michael
Jackson.
L'interlude
terminé le tempo ralenti, les basses s'intensifient et un vent frais
se lève au retour de Tasty
Took. « Now
winter won't stop » : nous
voilà prévenus !
Billy
à son tour nous répète « Winter is coming !
»… Les Stark seraient-ils
parmi nous ?
Les
titres s'enchaînent avec un rythme effréné, si bien que déjà le
spectacle se
termine ...
Vous
reprendrez bien un peu de «Mad On the Bass » en
rappel ? On ne se fera pas prier !
Voilà un concert rondement
mené par la troupe montpelliéraine, qui nous aura servi un show de
qualité, nous faisant découvrir un univers riche. Tantôt festif,
tantôt sombre, toujours puissant. On en redemande et on attend la
suite avec impatience...
Perfect Hand Crew :
retenez ce nom !
Un petit groupe qui monte,
qui monte et n'a rien (ou si peu) à envier aux plus grands !
Silas pour V2
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire